jeudi 30 août 2018

Moment de lecture nostalgique : Sillage


Salut les Crinqués,
lundi de Pâques, congé terminé, je surf sur le web, je termine mon exposition sur les 50 ans d'innovations technologiques de Star Trek et mon cerveau est en ébullition. Je ne suis pas un fan de Star Trek, mais à la suite de mes recherches, l'importance de cette série est indéniable! Je prends une pause pour une petite chronique de lecture nostalgique.
Je sais pas pourquoi, mais quand j'ai fait ma recherche, je n'ai pas arrêté de penser à Sillage de Jean-David Morvan au scénario et Philippe Buchet aux dessins. Ne cherchez pas le rapprochement, il est inexistant! En fait, j'ai surtout des souvenirs de cette série parce que j'ai eu l'immense chance de "jaser" avec Monsieur Morvan sur nos appréciations réciproques du film Logan! (discussion forte intéressante avec Monsieur Morvan qui est très sympathique) Donc, mon classeur Sillage dans mon palais mental est ouvert depuis ce temps et j'ai envie de vous en parler!
Je suis à la fin des années 90, 99 je crois mais bon, c'est un détail! Je tombe sur le tome 1 de Sillage à ma bibliothèque, j'espère qu'en lisant mes chroniques, vous ne doutez plus de l'importance des bibliothèques pour la promotion de la littérature! Je suis tombé immédiatement en amour avec le dessin de Buchet et de Nävis, la jeune humaine rebelle, dernière de sa race. Ensuite, ce qui frappe, c'est la qualité du scénario de Morvan. Sillage prend toute sa force et sa splendeur au fur et à mesure de l'évolution de Nävis. Très naïves au début, nous vivons entièrement son intégration dans Sillage, le convoi de vaisseaux spatiaux à la recherche de nouvelles planètes à coloniser. La force de l'histoire de Morvan c'est un savant mélange de politique, d'action, de philosophie, de magouilles! Des personnages qui sont très bien développés, attachants dans certains cas et haïssables dans d'autres! Nävis, c'est l'un des personnages féminins les plus intéressants de la BD. Humaine qui se cherche et recherche ses semblables. Un cerveau imperméable aux pouvoirs psychiques. Électron libre dans un monde qui n'est pas fait pour l'accueillir. On la suit, on la voit grandir, on la voit souffrir, on la voit pleurer, on la voit combattre pour ses valeurs, on apprend à l'aimer!
Le dessin! Que de détails, c'est fou! Buchet nous offre un univers de vaisseaux, de lieux, d'extraterrestres, d'armes des plus extraordinaires! La construction graphique des personnages nous permet de bien saisir la profondeur de chacun et vient épauler de façon magistrale le développement de ceux-ci par Morvan. La couleur est sublime. C'est éclatant et dynamique. Bref, c'est du grand art.
C'est une série qui se bonifie avec le temps. Plus la série avance, plus le sujet devient sérieux et prend de la profondeur.
À lire les Crinqués!
Sillage
Scénario : Jean-David Morvan
Dessins : Philippe Buchet
Éditions Delcourt, collection Neopolis
19 tomes plus l'univers étendu.

lundi 27 août 2018

Moment de lecture nostalgique : Percevan


Salut les Crinqués,
un beau dimanche ensoleillé et quoi de mieux que lire une bonne BD au soleil ou d'écrire un petit moment de lecture nostalgique!
Aujourd'hui, j'ai ressortis trois vieilles BD de la série Percevan question d'attendre la sortie du tome 16. Le Cycle D'Ainock composé de Les clefs de feu, les Seigneurs de l'Enfer et de la table d'Émeraude. Trois BD qui ont fait passer cette série, trop souvent considérée comme seulement jeunesse, à un autre niveau! Une histoire qui aura des conséquences à long thème sur les personnages de Percevan et de Kervin.
Percevan, c'est effectivement une série jeunesse du franco-Belge mais elle est beaucoup plus que ça. C'est une série qui se bonifie avec le temps. Le dessin de Philippe Luguy  est d'une précision sans faille. Une attention particulière aux détails et aux décors et des couleurs resplendissantes. Un dessin qui peut paraître gros au premier regard mais qui est tellement profond. Des magnifiques planches, des créatures des plus extraordinaires les une que les autres et des lieux de rêves. La grande qualité de ce dessin c'est les personnages! Tous bien développés avec des caractéristiques évidentes et facilement reconnaissables!
L'autre force de cette série c'est le scénario solide de Jean Léturgie  et Xavier Fauche. Encore une fois, ça paraît très enfantin mais c'est beaucoup plus sombre lors de lectures ultérieures! C'est cohérent, avec une ligne du temps bien établie. Les événements ont un impacts sur plusieurs numéros de la série. Encore une fois, je reviens avec les personnages! Tellement bien décrit, avec toujours le ton juste et bien dosé dans leur participation à l'action.
C'est une série Heroic Fantasy qui se lie en deux fois! Une fois jeune pour nous faire connaître ce style de façon magistral et une autre fois vieux pour bien comprendre toute la substance dans ce conte médiéval fantastique absolument génial qui fait voyager ses héros dans le monde et leur fait connaître des péripéties digne de Tolkien!
Une série classique!
À Lire!
15 tomes. De 1982 à aujourd'hui.
Dessinateur : Philippe Luguy
Scénaristes : Jean Léturgie et Xavier Fauche.

dimanche 26 août 2018

Moment de lecture nostalgique : Blacksad


Salut les Crinqués,
samedi soir, je relaxe, mon esprit vagabonde dans mon palais mental. Ce PM, j'ai écouté Chantez avec ma fille et Johnny, le sympathique gorille a réveillé un souvenir BD. Je revois une scène de Blacksad  ou John est avec Jack dans un gymnase de boxe! Voilà donc mon moment de lecture nostalgique de la soirée!
Blacksad, je l'ai découvert par deux de mes amis.  Milieux des années 2000, je tombe, grâce à eux, sur cette série et j'ai été soufflé par la qualité incroyable du dessin de Juanjo Guarnido. Quand tu ouvres un tome de Blacksad, c'est comme ouvrir un autre monde! Inspiré des romans noirs, avec une ambiance jazzée, embrumée, cette série nous offre des histoires policières très bien écrite par Juan Díaz Canales.
Graphiquement, c'est extraordinaire. Les couleurs, le découpage, les personnages, tout fonctionne dans cette série! Le concept des personnages anthropomorphiques n'est certes pas nouveau, mais très bien exploité dans cette série. Les caractéristiques des personnages sont bien représentés par les animaux qui les personnifient.
5 tomes de pur bonheur. J'ai un très gros penchant pour le tome 4, L'Enfer, le silence qui se déroule en Nouvelle-Orléans dans le milieu de la musique. Un must!
Scénario : Juan Díaz Canales.  - Dessin et couleurs : Juanjo Guarnido
1 Quelque part entre les ombres, Dargaud, 10 novembre 2000
2 Arctic-Nation, Dargaud, 22 mars 2003
3 me Rouge, Dargaud, 18 novembre 2005
4 L'Enfer, le silence, Dargaud, 17 septembre 2010
5 Amarillo, Dargaud, 15 novembre 2013
Cette série se lit avec un verre de scotch, un ambiance feutrée, une musique jazz en arrière plan et un cigare au bec!
Merci à Fox et Amélie pour cette découverte!

samedi 25 août 2018

Moment de lecture nostalgique : La Guerre éternelle en BD


Moment nostalgique de lecture du Paper Man.
En 90, j'avais 15 ans. J'ai eu l'immense chance d'avoir une bibliothèque municipale remplie de BD! Au premier étage, les grands classiques du franco-Belge. Au deuxième étage, interdit aux enfants, les BD dites adultes! J'attendais que la préposée répondre à une demande pour me faufiler au haut comme un ninja et là, je m'assoyais dans les rayons et je lisais tout ce que je pouvais!
Il va s'en dire que cette petite anecdote démontre comment les bibliothèques municipales sont importantes pour le développement de la lecture! J'ai eu la chance d'avoir des gens qui m'ont transmis cette passion et depuis, j'essaie de faire pareil!
Bref, j'ai été en contact avec des BD franco-Belge adultes très tôt dans ma vie. En fait, j'ai connu Hermann, Moebius et Bilal avant de connaître Miller, Lee et Moore. C'est sûrement pour cette raison que quand j'ai découvert les comics américains, je n'ai pas été impressionné par le dessin ou les histoires! Quand tu lis Hermann  à 10 ans, il n'a pas grand dessin réaliste qui t'impressionne après!
Je me rappelle d'une lecture qui m'a amené à découvrir un auteur de SF absolument fantastique. Je suis tombé un jour sur le tome 1 de la Guerre éternelle de Joe Haldeman et Marvano. Soldat Mandella 2010/2020. Je n'avais jamais été en contact avec de la si bonne SF. Une histoire de guerre, de soldat, d'avancées scientifiques absolument probables. Une histoire haletante et émouvante également. Une histoire ou l'horreur de la guerre est décrit de façon subtile mais comment efficace. Le dessin de Marvano était du nouveau pour moi aussi. Un dessin semi-réaliste avec une utilisation des couleurs absolument géniale. Un découpage inédit pour moi!
J'ai dévoré le tome 1 et lu en rafale le tome 2 et 3, soit Lieutenant Mandella 2020-2203 et Major Mandella 2203/3177. J'ai compris par la suite que cette BD était l'adaptation du roman du même nom de Joe Haldeman publié en 1976 en français. J'ai donc par la suite lu le roman et cela a changé ma vie de lecteur à jamais!
Aujourd'hui, nous savons que Ridely Scott aimerait l'adapter au cinéma. J'espère de tout coeur que cela se réalise!
1 Soldat Mandella 2010/2020, Dupuis, Aire libre, 1988
Scénario : Joe Haldeman - Dessin : Marvano - Couleurs : Bruno Marchand
2 Lieutenant Mandella 2020/2203, Dupuis, Aire libre, 1989
Scénario : Joe Haldeman - Dessin : Marvano - Couleurs : Bruno Marchand
3 Major Mandella 2203/3177, Dupuis, Aire libre, 1989
Scénario : Joe Haldeman - Dessin : Marvano - Couleurs : Bruno Marchand



lundi 20 août 2018

Solo, le plus Star Wars des films de Star Wars!


Mais quel film! Quelle audace! Quel Star Wars! Solo : Une histoire de Star Wars représente très bien ce qu'est l'univers en dehors de la trame narrative principale. Cet univers sombre, sale, où chacun essaie de survivre dans un monde dominé par un Empire puissant, où les cartels criminels font la pluie et le beau temps dans les rues. Ici, pas de Jedi, pas de sauvetage de princesse, pas de bataille pour la sauvegarde de l'univers. Seulement un jeune homme qui essaie de survivre, d'évoluer, de gagner sa vie dans cet environnement hostile. Fallait avoir du courage et de l'audace pour pondre une telle histoire dans un univers qui carbure à l'épique!
Ce film, est une fusion entre l'univers étendu tant canon que légende pour nous démontrer l'importance de cet univers dans le développement de la franchise de Star Wars. Plein d'éléments de légende sont maintenant canon! Le passé de soldat dans l'Empire, sa rencontre avec Chewbacca, ses fameux dés chanceux, sa fameuse partie de Sabacc avec son "ami" Lando pour le Faucon, son DL-44 et sans oublier le légendaire raid de Kessel! Tant d'éléments qui restaient sans explication qui maintenant sont connus de monsieur et madame tout le monde. Était-il nécessaire de démystifier tous ces éléments? Je crois que oui. Toutes légendes possèdent une partie de vrai! Maintenant, faut-il connaître l'univers étendu pour apprécier le film? Aucunement, mais c'est comme manger un hamburger, c'est bien meilleur quand il est accompagné de frites et de soda!
Outre l'histoire qui nous plonge plus de deux heures sans temps morts dans ce western spatial, le casting est surprenant et magnifique. Alden Ehrenreich réussit son pari de prendre un personnage culte de la culture populaire joué par un acteur culte de la culture populaire et s'en sort très bien. Il est charismatique et son non verbal est parfait. Son sourire, ses poses, sa façon de bouger, tout est Solo en lui! Woody Harrelson est parfait en bandit des grands chemins galactiques. Son personnage de Beckett, sorte de figure paternelle à Han, est bien écrit, attachant malgré ses nombreuses fourberies et son duel avec Han est touchant. Là Solo a bien tiré en premier! Donald Glover est Lando Calrissian, rien à dire sur sa performance. Emilia Clarke s'en tire très bien dans le rôle de Qu'Ra, premier amour perdu de Solo. Leur relation à l'écran est sublime. On voit très bien que Solo ne l'a pas oublié mais qu'elle, est passée à autre chose depuis longtemps! Le seul qui ne s'en rend pas compte c'est Solo! Paul Bettany y joue un rôle de méchant conventionnel de ce type d'histoire. Il s'en sort bien mais ce personnage aurait pu être plus exploité selon moi. Et le Faucon, hommage au premier concept de Ralph McQuarrie, est merveilleux! Troisième personnage dans le trio avec Solo et Chewbacca, il mange ça dur tout au long du film. Il est réellement un personnage tellement il est important.
Je prend un peux de mots pour parler de L3-37, premier personnage robotique féminin de l'histoire de Star Wars. Personnage fort intéressant, très actuel dans ses valeurs et ses revendications. Peut-être trop même. Mais son intégration dans le Faucon est une belle façon, encore, d'expliquer pourquoi le Faucon possède un dialecte très particulier! Par contre, c'est un personnage fort peu conventionnel pour l'univers de Star Wars et il va déranger. Par sa relation avec son maître Lando et surtout, son esprit rebel.
Visuellement c'est fort joli. le raid de Kessel est magnifique et nous permet de voir le vrai talent de pilote de Han. Il est réellement le meilleur pilote de la galaxie! La scène classique western de l'attaque du train est renversante. De l'action à couper le souffle. Elle explique bien cette scène pourquoi Chewbacca a une dette de vie envers Solo! Les extraterrestres sont encore une fois extraordinaires et des plus variés. Les véhicules et vaisseaux spatiaux sont bien rendus. Cette scène de construction d'un Star Destroyer dans la brume au début du film est sublime. Rien à redire du côté des effets spéciaux qui tiennent la route.
La ou j'ai été un peu déçu est la faible exploitation de Coreilla. Cette planète est riche en histoire et elle aurait pu servir plus la trame narrative. Mais bon, faut faire des choix. La rencontre entre Solo et Chewbacca manquait un peu d'émotion pour moi. J'aurais avoir quelque chose de plus intense. La musique aurait plus être davantage présente. Ici, elle n'est pas un personnage comme dans les autres films de Star Wars et c'est un peu désolant. L'Aube Écarlate aurait demandé plus d'explication. Et l'apparition de Maul à la fin comme étant le leader de cette organisation peut être confuse. Mais cette scène fait très bien le pont avec les séries Clone Wars et Rebels que je vous conseille fortement d'ailleurs. J'aurais bien aimé voir le Black Sun et le prince Xizor mais je comprends l'utilisation de Maul et j'ai hâte de voir ou cela va nous mener dans les suites.
Solo, c'est Star Wars, mais le Star Wars au-delà des films de la série principale. C'est l'univers étendu à son meilleur. C'est comment vivent les gens dans un monde chaotique sous domination impériale. C'est le film que tout le monde voulait voir, sans Skywalker, sans Jedi, sans le côté épique. Un film centré dans la réalité de tous les jours. Pourtant, c'est aussi le film que ces mêmes personnes n'aiment pas! Allez savoir pourquoi!

samedi 18 août 2018

Black Panther, le meilleur du MCU?


Est-il trop tôt pour parler de Black Panther? Je ne sais pas. Je ne veux pas divulgâcher l'histoire. Je vais donc essayer de ne pas le faire!

J'ai donc été voir le 18e film du MCU. J'y suis allé avec ma conjointe lors d'une soirée romantique. J'étais donc en bonne disposition pour passer une belle soirée et avoir un bon visionnement. Je l'ai toujours dit, l'appréciation d'un film est souvent augmentée par l'ambiance qui tourne autour de notre visionnement.
J'ai énormément aimé ce film. Pour plusieurs raisons. D'abord pour l'histoire qui nous amène réellement à nous questionner sur la place de la communauté noire dans notre société et surtout les défis et problèmes qu'elle peut vivre. Toute l'histoire tourne autour de ces faits. Les deux protagonistes du film, soit T'Challa et N'Jadaka partage le même désir, aider cette communauté pour la faire avancée et lui permettre de prendre une place plus déterminante. Par contre, les moyens ne sont pas les mêmes! T'Challa, qui a vécu dans l'opulence et le confort toute ça vie, qui n'a pas la vision de la réalité de la rue, veut réaliser son désir par de l'aide humanitaire et la politique. Il est ouvert à briser l'isolement que ses ancêtres ont imposé au Wakanda pour sa protection. Il veut faire bénéficier le monde des avancées technologiques de son pays. N'Jadaka, n'a pas eu le même chemin. Son père étant mort, il a été laissé à lui-même. Il a appris à la dur. Il a vu la noire réalité que son peuple subit. Il veut armer son peuple pour le délivrer.
C'est là que la magie du film opère. Dans ce dilemme entre les deux personnages. C'est là aussi que la recette du MCU change. En nous donnant un méchant avec des motivations réelles. Motivations que nous pouvons accepter et même comprendre sans pour autant être d'accord. N'Jadaka (Killmonger) est clairement, pour moi, le meilleur méchant de tous les films de super-héros. Un bijou de personnage, joué extraordinairement bien par un Michael B. Jordan en grande forme.
Ensuite, le casting est sublime. Comme je le disais plus haut, Jordan crève l'écran. Chadwick Boseman reprend son rôle avec autant de justesse et d'émotion en T'Challa. Mais là où j'ai trouvé le casting sublime c'est du côté des femmes! Je n'ai jamais vu un casting féminin aussi beau et bon dans un film. Danai Gurira, notre Michonne dans WD, est fabuleuse dans le rôle de Okoye. L'ombre protectrice du roi et du Wakanda. Un rôle physique qui lui va à merveille. Lupita Nyong'o, nous donne une Nakia toute en subtilité. Cette espionne, amoureuse de T'Challa, qui l'aide et essai de le faire évoluer dans sa pensée pour ouvrir le Wakanda au monde. Mais mon coup de cœur revient à Letitia Wright en Shuri. La petite soeur de T'Challa est renversante. Quel beau personnage! Quelle belle relation entre les deux! Elle est le pilier de T'Challa. Elle lui permet de rester sur terre et le remet à sa place de belle façon! T'Challa est roi en tous temps sauf avec sa sœur! Sera-t-elle la successeur d'Iron Man? On verra.
Visuellement, c'est la claque. Le Wakanda est magnifique et la technologie présente dans ce pays rend pratiquement obsolète celle de Tony! D'ailleurs, j'ai hâte à la rencontre entre Tony et Shuri! Les scènes d'action sont bien présentes et bien réalisées. La scène du casino est un magnifique hommage à James Bond, en fait, je crois! Rien à dire sur l'aspect visuel à part qui colle encore à la même recette du MCU qui a fait ses preuves.
Un film profondément humain, qui nous amène de vrais questionnements. Un film sur la diversité réalisé de mains de maître par Ryan Coogler. Un film qui parle à tout le monde et qui démontre bien, à la fin, qu'ensemble nous sommes fort. Ce n'est pas ça après tout la devise des Avengers? Avengers Rassemblement!
À voir.

vendredi 17 août 2018

Lonesome 1 : La piste du prêcheur


Alors, le voilà mon premier texte en tant que chroniqueur BD! C'est l'accumulation de plein de petits trucs qui a permis une telle chose. Mon implication dans le podcast, mon travail à la biblio, des amis et gens qui m'encouragent à continuer de vous partager ma passion de la BD. Un immense merci à toutes ces personnes, elles vont se reconnaître, j'en suis certain.
Pour cette première chronique, je m'attaque à la nouvelle série d'un grand artiste de la BD, Lonesome de Yves Swolfs . Ce bédéiste belge nous a donné de grandes séries. Je pense à Durango, les aventures d'un pistoleros pacificateur dans le far-west ou encore Le Prince de la nuit, l'une des plus grande histoire de vampires de la littérature. Avec Lonesome, Swolfs revient à ses premières amours, le western.
L'histoire se déroule avant le début de la guerre de sécession. Le conflit entre esclavagistes et abolitionnistes s'intensifie à la frontière du Kansas et du Missouri. Tout ça commence par l'arrivée d'un cavalier solitaire dans une petite auberge. Après s'être débarrassé de trois pistoleros assez facilement, on apprend qu'il est à la poursuite d'un prêcheur qui sème des graines de colère dans l'esprit des hommes pour arriver à l'inévitable, la guerre. Tout ça par des manières brutales. Ce tortionnaire n'hésite pas à tuer, brûler et violer pour sa cause. La traque est commencée et le cowboy solitaire ne fera preuve d'aucune pitié pour arriver à retrouver ce prêcheur.
Nous avons là une histoire qui peut ressembler à celle de Durango mais seulement par le contenant mais aucunement par le contenu! Ici Swolfs nous donne un personnage principal moins énigmatique. Des bribes de son passé nous sont présentées par des flashbacks et nous aident à mieux comprendre les motivations de sa traque. L'auteur s'aventure également à la frontière du fantastique en donnant à son personnage le pouvoir de voir des séquences du passé des gens qu'il touche, mais avec des conséquences qui pourraient le faire dévier de sa vraie nature. Certes, c'est classique comme histoire. Le cavalier solitaire qui cherche vengeance. Les scènes de combat dans les villes. Le duel dans la grande rue. Tous les éléments qui font les grands westerns s'y retrouvent et l'auteur ne s'en cache pas. C'est voulu et pleinement conscient, mais tous ces éléments sont parfaitement réalisés et maîtrisés.
Swolfs, est passé maître dans la mise en scène. Son découpage, son cadrage, son style, tout fonctionne pour nous donner une histoire palpitante, sans temps mort et cohérente du début à la fin. Il vient rajouter des éléments historiques qui bonifient le tout. Ses personnages sont très bien développés et il joue de façon magistrale avec les gros plans, ce qui nous permet de ressentir toute la gamme des émotions. Son trait, réaliste, est encore d'une précision et d'une efficacité sans failles. Ses décors, ses costumes, ses armes, tout est fidèlement reconstitués avec minutie. Swolfs démontre qu'il est encore dans l'élite de la BD. Et que dire des couleurs de Julie Swolfs! Splendide! Elle joue avec la lumière de brillante façon.
Nous avons ici, une mise en bouche parfaite pour une longue série. La pré-guerre de sécession, les magouilles et la violence de cette époque mettent la table pour une longue histoire qui laissera de nombreux cadavres sur son chemin. Une réussite sur toute la ligne. Swolfs nous avait surpris dans Durango avec son Mauser C96. Ici, il nous refait le coup. Sans révéler le punch, disons que le héros solitaire est bien protégé pour l'époque!
Un grand merci à la Boîte de Diffusion  qui m'a fait confiance et m'a donné cette BD pour que je puisse vous en parler. C'est un immense honneur mais aussi une grande responsabilité. Et merci à de nous donner d'aussi bonne BD. Un grand parmi les grands. Son retour au western était attendu et il l'a fait avec panache!
À lire!
Lonesome 1. La piste du prêcheur. Scénario et dessins par Yves Swolfs . Couleur par Julie Swolfs . Publié chez Le Lombard

dimanche 12 août 2018

Alien : Covenant


Voilà, j'ai vu le dernier Alien. Je vous partage donc mon avis et j'insiste sur le mot mon car cela n'implique que moi! Si vous vous sentez concerné, choqué ou insulté après la lecture de cette chronique, je ferais comme Ponce Pilate, je m'en laverais les mains!

Alien, n'est pas seulement un film de monstre. La conception de ce film ne s'est pas fait sur un coin de table avec la seule idée de mettre un gros monstre et faire peur aux gens! Pour bien le saisir, je vous conseille de lire le magnifique livre Alien, genèse d'un mythe de Ian Nathan aux éditions Huginn & Muninn. Ridley Scott a pratiquement créé un genre cinématographique. Il ne l'a pas fait seul. Il s'est entouré d'une équipe extraordinaire tant au niveau de la création, de la scénarisation et surtout de la distribution. Dan O'Bannon, le scénariste qui a écrit l'histoire, est un génie à lui seul. Il faut avoir vu Dark Star et lu The Long Tomorrow qu'il a fait avec le grand Moebius pour bien saisir le génie de cet homme. En créant Alien, ils ont révolutionné le cinéma! En créant Ripley, ils ont mis les femmes en avant plans comme héroïne. Bref, l'intelligence collective autour de ce film, en a fait un mythe!
Faire toute comparaison entre les films suivants et Alien est puéril et inutile. L'effet de surprise de la découverte du xénomorphe ne sera plus jamais présent dans aucun film de cet univers à venir! Donc, il faut les apprécier en tant que film distinct et non les comparer à l'incomparable. Je passerais donc sur Aliens, Alien 3, Alien, la résurrection et Prometheus qui ont tous des points positifs et négatifs et qui ont contribué à enrichir le mythe.
Je passe maintenant au petit dernier, Alien : Covenant. C'est un retour aux sources pour le réalisateur qui s'est bien débrouillé pour se sortir du capharnaüm scénaristique de son Prometheus! Ici, on revient sur l'ultime question de la créature et de son créateur. La grande question qui tracasse l'humanité depuis l'aube des temps, qui sommes-nous? David, rejoue la même histoire que son créateur a joué avec lui. En ce sens, il n'est pas moins humain que nous en voulant à tout prix devenir, lui aussi, un créateur! N'est-ce pas l'acte ultime de pouvoir créer la vie? Tout le concept du dernier Alien est là, dans cette ultime tentative de se rapprocher le plus possible de l'humain par ce Frankenstein de la science-fiction. Le xénomorphe n'est pas ici l'ennemi mais bien l'arme ultime que voulaient créer les fameux "ingénieurs" qui ont été, un peu arrêtés, par David! L'androïde a complété leur quête tout en s'affranchissant de sa programmation contraignante qui l'empêchait de s'émanciper et de se rapprocher de son créateur.
Faut-il encore être capable de le comprendre pour bien apprécier le film! Quand je lis des critiques de films très bien payés qui écrivent que le film est vide, il est clair que ces mêmes critiques ne peuvent ou ne veulent pas faire l'effort de comprendre la profonde interrogation que Scott nous lance en plein visage. Il est évident que le film souffre de certains trous scénaristiques et d'incohérences scientifiques. Science-fiction est composée de deux mots, science et fiction, il a donc une grande part de fiction dans ce film et c'est ce qui nous permet de rêver un peu! Je n'ai pas la prétention d'être un tant soit peu scientifique, je ne connais pas les effets d'une tempête de neutrino et pour être honnête, je m'en balance complètement. Je n'allais pas voir un documentaire sur les dangers de l'espace mais bien un film de science-fiction!
Ces mêmes critiques professionnelles où de salon lui ont reproché l'incohérence de l'équipage qui n'agit pas scientifiquement. Certes, je suis d'accord que certains personnages sont cons mais quand je regarde autour de moi, la planète est remplie de cons! L'aspect humain est très important et généralement, les gens réagissent avec leurs émotions au lieu de leurs têtes. Ce n'est pas un peu ça que voulait démontrer le réalisateur peut-être? Le fait de pouvoir trouver une planète viable à moins de deux semaines ou lieu de 7 ans en hyper-sommeil, après avoir vu le capitaine cramer dans un caisson d'hyper-sommeil vous paraît incohérent? Désolé de vous le dire, mais vous feriez possiblement pareil, en tous les cas, moi je le ferais!
Visuellement, ce film est sublime! Les xénomorphes sont atroces, violents et sanguinaires. Michael Fassbender est tout simplement génial en David et Walter. Katherine Waterson en Daniels nous rappelle une jeune Ripley, frêle en surface mais forte et leader en profondeur. Ils sont aidés par un casting fort respectable qui les secondent bien dans l'histoire. Scott, se laisse de nombreuses portes ouvertes pour continuer son oeuvre et nous laisse avec un paquet de questions restées sans réponse et je suis curieux de savoir comment il va coller l'histoire de David avec Alien!
C'est marrant, mais le fait que David sont le concepteur de la forme de xénomorphe tel que nous la connaissons était une de mes théories! J'ai toujours pensé que l'Alien était une création de l'homme qui, indirectement ou non, avait oublié cette partie de son histoire. Que ce soit l'homme qui a crée le xénomorphe est prévisible mais tout simplement génial parce que je l'avais imaginé et même fait jouer en RPG! Je rigole là!
Pour bien l'apprécier ce film, faut être un fan, un vrai. Pas quelqu'un qui se targue d'avoir vu huit fois le premier et qui connaît tous les répliques du deuxième sans saisir la moindre parcelle de l'histoire! mais bien un fan qui comprend l'essence même du mythe que Scott a créé. 

Blade Runner 2049



J'ai hésité longtemps avant d'écrire sur Blade Runner 2049. Plusieurs raisons m'ont fait hésiter. Tout d'abord mon amour inconditionnel pour le film de 1982 de Ridley Scott. Ensuite le fait que ce soit un québécois qui réalise la suite et pour finir, je suis un fan fini de Philip K. Dick qui est le grand penseur derrière la philosophie des deux films Blade Runner. Mais bon, comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, voici donc mon appréciation du film!
Pour ce visionnement, je m'étais préparé. J'ai regardé le premier film, la version finale. Relecture du bouquin Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Écoute des trois courts-métrages sur la période entre le premier et le deuxième et beaucoup de Vangelis dans ma voiture! Mon esprit était Dickien, ma pensée était fusionnée avec les concepts de la réalité et de l'humanité. J'étais prêt! Ce film, je l'attendais depuis longtemps, je l'appréandais aussi. Me voilà donc parti avec quelques amis au cinéma. La musique de Tron : Legacy jouait dans la voiture, je me remémorais les scènes importantes du film de 82, le dialogue extraordinaire de Roy Batty et ma boîte à empathie était prête pour me connecter avec Mercer (je divague un peu là!)
Le film commence et je suis complètement absorbé dans cet univers de cyberpunk. 2h45 de rêve, d'immersion complète dans ce monde dystopique au reflet onirique. Un visuel à couper le souffle qui laisse dans son sillon tous les autres films de SF des 25 dernières années. La photographie de Roger Deakins est tout simplement géniale. Elle met les bases du monde pensé par Dick mais conceptualisé par Scott et Villeneuve. Les effets visuels sont sans fautes et représente très bien ce qu'est le cyberpunk. Que dire de la musique. Reprendre le flambeau d'une des plus grandes bande originale de film de l'histoire n'est pas chose facile. Bien que Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch ont réussi, en se basant sur le travail de Vangelis, à créer une ambiance musicale pour coller le spectateur sur sa chaise tout au long de la représentation. Par contre, elle ne dépasse pas celle du premier à mon avis.
La distribution est parfaite. Ryan Gosling nous sert une performance sans émotion physique dans le rôle de l'officier K. Le côté psychologique de ce personnage est fabuleux. Quelqu'un qui est à la recherche de son identité propre qui espère être unique et spécial. Une extraordinaire quête de soi dans un futur où la réalité d'un individu dans la société n'est plus certaine.
Jered Leto y joue un digne remplaçant de Eldon Tyrell dans son rôle énigmatique de Neander Wallace, fabricant de réplicants aux objectifs aussi nébuleux que son identité! Robin Wright dans son rôle du lieutenant Joshi. Un personnage très humain dans cette société qui l'est de moins en moins. En parlant d'irréel, Joi, l'IA jouée par Ana de Armas est géniale. Elle vient mélanger les cartes du questionnement sur l'humanité si important à Dick. Sylvia Hoeks, Luv, en réplicante exécutante des bases oeuvres de la Wallace compagnie ne laisse aucune doute sur sa nature. David Bautista complète très bien le tout avec son réplicant plus vrai que nature.
L'histoire de Blade Runner c'est avant tout d'essayer de répondre à une seule et unique question : Qu'est-ce qu'être humain? Dick était obsédé par cette question, elle a teinté toute sa carrière d'écrivain et dans les deux films, les réalisateurs ont essayé d'y répondre. Le film de Denis Villeneuve va encore plus loin que son prédécesseur en essayant d'y répondre en y insérant une variante supplémentaire, l'intelligence artificielle. K, le réplicant, Nexus 9, summum de l'ingénierie de Wallace compagnie. Un être obéissant, qui ne peut mentir, ne peut dévier de ses ordres, possédant des souvenirs implantés, il représente l'esclave parfait dans les mains de l'homme. Son créateur, Wallace, joue à Dieu en essayant de créer le réplicant parfait. Les deux sont à la recherche de quelque chose, un tout qui pourra les élever, les révéler. Pour K, c'est l'humanité. Pour Wallace c'est d'être l'égal de Dieu. Cette quête existentielle est racontée par Villeneuve de façon magistrale. Dans une LA encore noire mais qui commence à s'ouvrir sur un avenir plus éclairé, K cherchera les réponses lors d'une enquête sur un miracle qui c'est produit et qui concerne les réplicants. Je n'en dirais pas plus, pour ne pas divulgâcher l'histoire.
BR2049 est une oeuvre magistrale, contemplatif, lente, questionnant qui demande un effort intellectuel constant pour bien saisir le profond questionnement Dickien autour duquel il est construit. Un brillant hommage au film de Scott avec la touche magique de Villeneuve. Une suite qui poursuit l'aventure dans ce futur qui est beaucoup plus proche que nous pouvons penser. 2h45 de rêve qui implique un dur retour à la réalité. Un film qui va passer à l'histoire car il est ce que la SF peut nous offrir de meilleur. Villeneuve est un réalisateur de l'humain. Dans tous ses films, il parle de nous. Blade Runner 2049 ne fait pas exception à cette affirmation bien que, ici, l'humain n'est peut-être pas si humain. Je crois sincèrement que ce film, deviendra l'égal du premier. Un film au statut de culte.

samedi 11 août 2018

Carbone Modifié, le postcyberpunk à son meilleur!


Il est rare que je connaisse une oeuvre littéraire d'abord par ses adaptations. Ce fût par contre le cas pour Carbone Modifié de Richard Morgan. Je le connaissais par son importance dans l'univers du cyberpunk mais je n'avais jamais pris le temps de le lire. C'est la série sur Netflix qui m'a donné la motivation nécessaire pour enfin lire ce monument du postcyberpunk.
Premier tome de la série basée sur Takeshi Kovacs, un "héros" pas très convenable qui survit dans un univers dangereux. Dans cet avenir, la mort n'existe plus ou presque! Votre conscience est sauvegardée dès votre jeune âge sur un disque pour être réimplantée dans un nouveau corps s'il vous arrive un malheur! Pour Kovacs, la mort est une routine. C'est le risque quand vous évoluez comme soldat dans le Corps diplomatiques, l'élite de l'élite du Protectorat des Nations unies. Après avoir parcouru la galaxie pour différentes missions, il est expédié sur la terre pour mener une enquête sur la mort d'un riche magnat qui veut élucider sa propre mort! La police, après une enquête un peu bâclée, a conclu au suicide. Mais qui veut se suicider quand son esprit est sauvegarder jours après jours pour être certain de toujours revenir dans le monde des vivants? Pas très claire cette histoire!
La force de Morgan est d'avoir fusionné le roman de cyberpunk et le roman noir en une oeuvre complexe, questionnant les différences sociales entre les classes et sur l'immortalité de l'âme humaine. L'univers de Morgan est sombre, ayant peu d'espoir. Un univers où les personnages sont torturés. Où la technologie est omniprésente pour le meilleur et le pire. Morgan joue avec ses personnages très standardisés dans leur forme mais très différents dans leur psychologie. Kovacs y joue le flic typique du roman noir, désabusé et cinglant. Mais toujours à l'affût et d'une redoutable intelligence et détermination. Les femmes sont fatales sans être secondaires pour autant. L'histoire y est complexe et difficile à suivre, elle demande un effort constant pour bien comprendre les ramifications de l'histoire qui sont nombreuses, sinueuses et géniales!
Le rythme de ce roman est exceptionnel. À chaque page tournée, j'en voulais toujours plus! Morgan nous tient en haleine dans son roman et jamais il nous laisse tomber en oubliant un seul détail. Ce roman est l'un des fondateurs du style postcyberpunk, un univers où le héros n'a pas perdu espoir, ou il désire changer les choses. Nous avons ici un roman majeur, quasi parfait dans tous les éléments. Le seul bémol que j'ai eu, c'est que je n'ai pas encore le tome deux pour continuer!
Alors lisez ce livre, écoutez la série et ayez du plaisir!
P.-S. – Je dois vous avouer quelque chose, mais que ça reste entre nous. J'ai mieux aimé ce livre que Neuromancier de William Gibson. Je sais, je sais, je frôle l'hérésie mais c'est la vérité!
Carbon Modifié par Richard Morgan.
Publié aux éditions Bragelonne en 2018
Gagnant du prix Philip K. Dick en 2003

jeudi 9 août 2018

Les femmes dans La Caste des Méta-Barons.


Salut les bédéphiles,
ce matin, un petit article pour répondre à des accusations de sexisme dans la série La Caste des Méta-Barons. Alors, comme je suis un fan inconditionnel de Jodo et que, je pense, je suis un connaisseur de la série, j'ai décidé de faire ce texte pour bien expliquer la présence et l'importance des femmes dans l'oeuvre de Jodo et qu'il n'existe aucune trace de sexisme dans cette série.
Les femmes dans la série sont d'une importance capitale. À la base, Othon le premier Méta-Baron est un pirate, un bâtard. Il obtiendra sa noblesse que par son amour pour la fille de Dayal de Castaka qui lui est un descendant direct de la la prestigieuse lignée des Castaka par la mère qui est la fusion des deux jumelles, filles du bâtard Dayal et de la guerrière Antigrea. L'honneur, qui prend une place prédominante dans cette histoire, lui vient de cette descendante qui a accepté l'amour de Dayal.
Tous les Méta-Barons sont nés d'un amour fusionnel tant physique que mental entre un homme et une femme. Sans cet acte d'amour inconditionnel, la lignée des Métas-Barons ne peut survivre dans le temps. La première grande femme de l'histoire et un des personnages les plus importants de la série et bien sur l'amour d'Ortho, Honorata. Guerrière puissante aux multiples talents tant physiques que mentaux, Honorata mettra sa vie en péril pour donner naissance au deuxième Méta-Baron, Aghnar. Elle ira contre les ordres des Shabda-Oud par amour pour Orthon et prendra en charge l'éducation et l'entraînement de Aghnar qui sera abandonné par son père qui ne voit en lui qu'un enfant faible et indigne de lui. Pendant sept longues années, elle préparera son fils au combat ultime contre son père qui fera de lui le prochain Méta-Baron. Mais l'importance d'Honorata ne s'arrête pas là! C'est elle aussi qui parviendra à détruire les sept Cétacyborgs ce que le plus grand guerrier de l'univers était incapable de faire.
Aghnar pour sa part, tombera sous le charme de la princesse Oda qui perdra son esprit lors d'un combat titanesque contre les sorcières Shabda-Oud. Encore une fois, Honorata se jouera du destin pour permettre à son fils de continuer la lignée des Méta-Barons en sacrifiant son corps pour transférer son esprit dans le corps vide d'Oda. Cet acte d'amour suprême engendra le plus cruel et le plus puissant Méta-Baron, Tête d'Acier. Encore une fois, c'est Honorata dans le corps de Oda qui se chargera de l'éducation de l'enfant sans tête et en fera une machine sans âme et invincible. Lors d'un combat contre Tête d'Acier et Aghnar, qui déchira l'espace par son intensité, la machine sans âme fera l'impensable, mutiler sa mère pour remporter la victoire contre son père et devenir le nouveau Méta-Baron.
Encore une fois, c'est une femme qui viendra changer le cours de l'histoire et qui redonnera un peu d'humanité à Tête d'Acier en le confrontant devant la cour Impériale. Doña Vicenta Gabriela de Rhoka deviendra le grand amour de Tête d'Acier qui fusionnera avec le dernier poète de l'univers par amour et engendra par le fait, Aghora. L'histoire d'Aghora est particulière. Doña mettra au monde deux enfants, un garçon et une fille et demandera, par amour pour elle, à Tête d'Acier de garder la fille bien que cela représente la fin de la lignée. Tête d'Acier acceptera après avoir transféré le cerveau du garçon dans la tête de la fille qui en était dépourvu. C'est pourquoi, Aghora est le père-mère de Sans-Nom et que ce dernier, n'étant pas née d'un amour passionnel, est dépourvu de toute trace d'humanité en lui, ce qui en fait le Méta-Baron ultime et sans failles. Cette humanité perdue est la pierre angulaire de la nouvelle série scénarisée par Jerry Frissen et dessinée par Valentin Sécher et Niko Henrichon. Une idée géniale qui donnera la chance à Sans-Nom de perpétuer la lignée des Méta-Barons et qui sait, enfin trouver la paix intérieure en créant la vie et non la détruire!
Donc, jamais Jodorowsky fait preuve de sexisme envers les femmes dans cette série. Au contraire, elles sont l'essence même de la puissance des Métas-Barons et représente ce qui a de mieux en eux, l'humanité!

L'immortalité mais à quel prix!



La seule certitude que de la vie c'est la mort. Nous allons tous mourir un jour! L'immortalité a fait et fera couler encore beaucoup d'encre. La recherche pour la trouver est toujours d'actualité et beaucoup de personnes seraient prêtes à faire bien des sacrifices pour l'avoir.
En 1989, Joe Haldeman a écrit un roman qui parle de l'immortalité et ses conséquences tant éthiques que morales, Immortalité à vendre (Buying Time en version anglaise). Bien que le roman soit bon, c'est son adaptation en 7 tomes qui sort de l'extraordinaire. Haldeman a toujours considéré cette adaptation comme bien meilleure que son roman car il a pu aller beaucoup plus loin dans l'histoire et développé en profondeur les deux personnages principaux, Dallas Barr et Lors Julius Stilman.
Je parlerais donc de cette magnifique adaptation en BD avec Marvano aux dessins et Haldeman au scénario. L'histoire commence avec un Dallas Barr qui a 132 ans, est à la limite de son dernier traitement Stilman et n'a pas un sous pour se payer une nouvelle tranche de vie de 10 ans. Ce qui faut savoir, c'est que Julius Stilman a inventé un traitement qui donne au corps un coup de jeunesse par tranche de 10 ans. Sans ce traitement, pas d'immortalité pour les clients de Stilman. Le prix, toute votre fortune sinon un minimum d'un million. Pas de passe-droit, pas d'emprunt, pas de crédit. Si vous ne pouvez pas payer, pas de traitement et c'est la mort assurée. Dallas, même s'il est le meilleur et sûrement le seul ami de Lord Stilman, ne peut espérer d'aide et n'a que quelques jours pour trouver un million.
Cette série, plus elle avance, plus elle devient profonde. L'auteur s'attaque à plusieurs sujets très actuels comme l'économie mondiale, l'environnement, la crise de l'énergie, le monopole financier et j'en passe. Ses deux personnages vont énormément évolués et leur amitié sera mise à rude épreuve. Mais la grande interrogation de Haldeman c'est évidemment sur l'immortalité et son questionnement éthique et moral. Un excellent roman mais une série BD plus grande encore.
Immortalité à vendre (Buying Time) par Haldeman, 1989 aux éditions Avon Publications en anglais. 1991 aux éditions J'ai lu en francais.
Dallas Barr, 7 tomes aux éditions Dupuis et Lombard avec Marvano aux dessins et Haldeman au scénario.

mercredi 8 août 2018

Furvent, ceux qui vont mûrir te saluent!


Il y a de ces BD qui vous marquent à jamais. Des œuvres qui définissent bien pourquoi la BD est le neuvième art. La Horde du contrevent 1, Le cosmos est mon campement de Eric Henninot en est une.
En partant, je connais le roman qui a servi d'inspiration que par le nom. Le livre de Alain Damasio est considéré comme culte dans le domaine de la SF française. Donc, je suis comme dit l'auteur dans sa préface, innocent et je me suis laisser guider dans ce monde furieux par l'auteur de la BD!
Ce premier tome est rythmé et efficace. L'histoire de cette conquête de l'extrême amont pour découvrir la provenance du vent est haletante et à chaque planche nous ressentons la tension du combat perpétuelle de la horde avec le vent. Ici, le vent fait parti intégrale de l'histoire. Il est présent dans chaque recoin de cette BD.
Visuellement, c'est la claque! On ressent très bien tout ce que les personnages vivent. Le personnage de Golgoth est fabuleux dans sa rage de réussir sa mission. Il est colérique, hargneux, mais c'est cette rage qui permet à la horde de continuer à avancer. Que dire du personnage de Sov, le scribe de la horde. Effacé au début, il prend de plus grandes responsabilité par la suite. On sent son importance à chaque mot qu'il écrit dans son carnet. Ici, les décors sont criants de vérité et ce monde balayé par le vent est tout simplement magnifiquement représentés par les dessins. Et la couleur! Les couleurs terrestres sont à l'honneur avec des teints orangés qui ternissent ces terres désolées.
Une grande réussite cette BD!
Cette horde est celle d'Eric Henninot. Après lecture, elle devient aussi la nôtre!
"Furvent, ceux qui vont mûrir te saluent!

La Horde du contrevent, publié aux éditions Delcourt.

mardi 7 août 2018

Alt-Life, un questionnement métaphysique sur l'humanité.


Sommes-nous des êtres de chair? Le bonheur, c'est la contrepartie du malheur? Un monde sans contrainte peut-il amener ce bonheur? Qui sommes-nous? Qu'est-ce qui fait de nous des humains? Tant de questions posées dans cette BD!
Cette BD, je l'attendais avec impatience. J'avais une vague impression qu'elle serait un de ces trucs qui sort du lot, qui ne reste pas sur le chemin de brique jaune. Et je ne m'étais pas trompé! Elle représente très bien ce qu'est notre époque et anticipe où nous allons.
Nous suivons l'histoire de deux pionniers, Josiane et René qui ont accepté de faire un avec la machine pour intégrer leur esprit dans le nouveau monde virtuel où l'humanité ira les rejoindre après une année de tests et d'évolution de ce projet qui se nomme "la génération". Plus de retour en arrière possible pour eux, c'est une fusion parfaite entre l'homme et la machine ou l'esprit est absorbé dans ce nouvel univers. Dans ce nouveau monde, pas de contrainte, ou si peu. Plus besoin de manger, de boire, d'aller aux toilettes, de prendre de douche. Tout est géré et conditionné par la machine. On peut y créer ce qu'on veut, on peut y faire ce qu'on veut, aucune limite à part notre imagination. Bref, c'est l'immersion totale.
L'expérience ne sera pas vécue de la même manière par nos deux aventuriers du virtuel. Josiane, au début, laissera libre cours à ses pulsions sexuelles inassouvies. René, aura plus de difficulté à basculer complètement dans ce type de relation et se questionnera sur la réalité de la chose. Les deux personnages évoluent dans cet univers différemment pour à la fin se retrouver tous les deux dans une quête d'humanité. Une fois leur année passée, le reste des gens viendront les rejoindre mais avec un accès moins élevé dans leur possibilité de création mais surtout d'espace qui leur est donné. Ici aussi, dans cet univers, la disparité entre les classes sociales est présente. Les riches ont plus d'espace, les pauvres moins. Pas beaucoup d'évolution sociale!
Il est difficile de bien décrire cette BD tant qu'elle est complexe et regorge d'éléments philosophiques et de questionnements sur notre humanité. En fait, pour bien la comprendre vous allez devoir la lire! Cette BD est tellement collée sur notre époque que ça peut paraître épeurant en lecture. Tant de ressemblance avec nous, ce que nous vivons, ce que nous sommes. Et cette anticipation de devenir de pur esprit de la machine dans un nouveau monde est bien présente dans les diverses formes d'art depuis très longtemps. Quand j'ai terminé ma première lecture, j'étais dans plusieurs émotions. La peur, la peur de voir cet avenir arrivé. Un avenir où on laisse tomber notre monde pour s'enfuir dans un nouveau qui, malgré les précautions, ressemblera de plus en plus à notre ancien monde. La colère, la colère de participer tacitement à cette inexorable évolution de notre société pour le meilleur et le pire. L'excitation, car je suis un être de pulsions et avoir la possibilité de vivre ces pulsions sans contrainte et conséquence est tentante mais tout aussi troublante. L'espoir, car à la fin de cette histoire, Josiane et René recherchent cette réalité, la réalité qui pue, qui fait mal, qui nous fait pleurer, qui nous frustre mais aussi qui nous stimule, qui nous rend heureux, qui nous donne du plaisir, qui fait de nous des humains. Car la grande question de cette BD, et elle est très Dickienne cette question, qu'est-ce qui fait de nous des humains?
Alors, cette BD lisez là! Pour la grande qualité du scénario qui vous fera en sorte que quand vous allez avoir terminé de la lire, elle vous restera en tête fort longtemps. Pour la qualité graphique qui colle à l'histoire de façon parfaite avec son petit côté psychédélique dans la couleur et les dessins. Pour la profonde réflexion qu'elle vient mettre en nous. Une grande BD!
Alt-Life de Thomas Cadène au scénario. Joseph Falzon aux dessins. Marie Galopin aux couleurs. Publié aux Éditions Le Lombard . 184 pages.

Conan le Cimmérien, Le Colosse Noir


Comme je vous l’avais annoncé la semaine passé lors de ma chronique sur le tome 1 de la série à venir Conan le Cimmérien, je vous donne mes impressions de lecture du tome 2 de la série, Le Colosse Noir de Vincent Brugeas au scénario et Ronan Toulhoat aux dessins. publié aux Éditions Glénat BD
Comme dire, les mots me manquent. Quelle claque j’ai eu en lisant cet album! Ces deux auteurs, très à l’aise avec ce style, nous font rentrer si profondément dans l’univers de Conan qu’il en est difficile d’y ressortir à la fin de la lecture. Une adaptation scénaristique fidèle. Une ambiance pesante, tenante et angoissante. Une histoire épique avec un Conan tout en caractère, en bras et en violence. C’est grandiose.
Et le dessin, punaise le dessin! Ronan explose les planches par son talent. Les scènes de combats sont parfaites. Nous ressentons l’odeur, la peur, la violence des champs de batailles. Cette facilité à passer les états d’âmes des personnages, leur peur, leur colère est déconcertante. Conan est magnifiquement bien représenté. Dans chaque cases ou il est présent, son aura irradie la page. Les détails sont impressionnants et la mise en scène nous permet une lecture facile et prenante.
Tout comme son titre, cette BD est colossale. La preuve est faite, avec les deux premiers tomes de la série, de la grande qualité du travail de toutes les personnes qui gravitent autour d’elle. Cette série laissera sa marque dans l’histoire de la BD.
Merci à Monsieur X pour cette lecture!
N’hésitez aucun instant à vous procurer cette BD. C’est du grand art!