jeudi 5 mars 2020

La Maison.

J’ai rêvé de cette porte dérobée et cachée dans la vieille maison de ma tante à d'innombrables reprises. Quelquefois , elle était dissimulée sur le mur de pierre dans la chambre froide. D’autres fois en arrière du mur dans la salle de bain. Était-ce la même porte? Je n’en sais rien. Celle de la chambre froide donnait accès à un long corridor en pierre, parsemé de moisissures qui se terminait par une porte, en fer, à demi ouverte. Au-delà de cette porte, un autre corridor se perdait dans l’obscurité. Je ne suis jamais allé plus loin que le bas de la porte. Jamais je n’ai osé pénétrer dans ce deuxième corridor de peur de m’y perdre et ne jamais revenir dans le monde de l’éveil. La deuxième s'ouvrait comme une porte de grange et donnait accès à un immense entrepôt qui défiait, par sa grandeur, nos lois de la physique. Au fond de ce gigantesque lieu, une autre porte donnait accès à un garage où reposaient de vieux appareils et outils agricoles. Un escalier permettait de monter à un étroit étage qui faisait le tour la salle et était complété par un bureau fermé. En bas, à droite, une porte laissait passer un léger filet de lumière solaire. Je n’ai jamais ouvert cette porte qui semblait s’ouvrir sur l’extérieur. Mais quel extérieur?

J'essaie de me souvenir des moindres détails du temps passé dans cette vieille maison à l’aspect inquiétant pour comprendre pourquoi ce rêve vient troubler mon sommeil si souvent. J’ai été souvent dans la maison de ma tante. J’y ai passé d’agréables moments. J’y ai fait des expériences de vie qui ont façonné mon être présent. J’ai joué dans les dédales de cette maison avec mes cousins et cousines. J’ai fêté les fêtes de Noël avec ma famille dans son sous-sol accueillant et son salon confortable. Rien dans mes souvenirs ne me donne un commencement de piste pour comprendre ce rêve récurrent.

Elle était habitée par ma tante, une dame distinguée qui portait une attention toute particulière à l’entretien de sa vieille maison. Mon oncle y vivait aussi. Homme taciturne, mais non dépourvu de bonté. Travailleur de ses mains, cachottier et énigmatique. Mon cousin y vivait aussi avec ses deux parents. Plus vieux et plus grand que moi. Passionné de lecture. Gardien absolu de sa chambre qui était un antre de découverte pour le jeune homme que j’étais. Livres et revues interdites qui réveillaient en moi des désirs inconnus et insoupçonnés, qui étaient bêtement cachés dans le fond d'une garde-robe pêle-mêle. J’avais de bonnes relations avec les trois occupants de cette maison. Elle était un peu comme la mienne. En tous les cas, je m’y sentais comme chez nous. Donc, rien ne pouvait conclure que ce rêve découlait d’une mauvaise expérience que j’aurais vécue avec eux.

Il y a bien quelques comportements et actions peut convenables que j’ai fait mais rien qui n’était pas relié et explicable par mon jeune âge et le désir de découverte qui vient de pair avec cette jeunesse. Des bagatelles d’enfants, des cachettes entre amis, des jeux d’enfants, rien de bien grave et de traumatisant. J’ai beau chercher dans ma mémoire, ouvrir tous les tiroirs de mon palais mental pour essayer de trouver un point commun entre le monde réel et onirique, j’en suis incapable.

J’ai longtemps voulu retourner dans la vieille maison de ma tante à un âge plus avancé. Avec un esprit plus terre à terre, moins enclin à interprétation de toute sorte. Mais le temps, ou la volonté m’a manqué. Elle existe toujours, perchée sur cette butte. Entourée de cette luxuriante forêt de conifères. Le chemin asphalté qui monte vers la porte d’entrée est encore présent, bien qu’il soit envahi par les mauvaises herbes. La roche, qui trône en avant de l’entrée est toujours à son endroit dans sa magnificence. La vieille galerie jonche encore le devant de la maison qui fait face au chemin coupé par une lisière d’arbres. La vieille grange de mon oncle est encore debout, à une distance raisonnable de la maison. Les fenêtres nous regardent encore et il me plaît à y voir nos silhouettes passer devant dans mon esprit. Le mystère est donc entier et jamais, peut-être, je ne comprendrais pourquoi cette demeure hante mes rêves. Peut-être veut-elle me faire comprendre quelque chose.

J’ai longtemps laissé ce désir de comprendre ce rêve traîner dans mon esprit, mais avec le temps il a pris place comme un vague souvenir. Jusqu’au jour où ma fille de 7 ans me raconta son rêve qu’elle avait fait. Elle me parla d’une étrange maison avec une galerie et une roche devant l’entrée mais, surtout, d’une porte, perdue dans une petite salle en pierre où il fait froid. Sur le moment, mon esprit c'est pétrifié et la panique m’a envahi. J’ai couru chercher une vieille photo de la maison de ma tante dans l'un de mes albums-souvenirs pour demander à ma fille si c’était bien cette maison qu’elle avait vue en rêve. Sa réponse affirmative m’a laissé de glace. Le reste de la journée s’est déroulée au ralenti. J’ai été perdu dans mes pensées et j’essayais de comprendre pourquoi ce rêve était maintenant dans l’esprit de ma fille. J’ai décidé de garder cette information pour moi pour ne pas inquiéter ma conjointe avec cette histoire qui peut sembler irréelle. Aussi, j’ai commencé des recherches approfondies sur l’histoire de la maison. Ce qui fut facile dans cette époque où l’information est à la portée de tous.

Mes recherches ne m’apprirent rien de plus que je savais déjà. La maison était âgée d’une centaine d’années. Elle fut l’une des premières construites dans cette partie de la ville. Mon grand-père maternel avait participé à cette construction et elle était dans notre famille depuis ce temps. Je n’ai rien trouvé d’étrange dans les archives de la ville par rapport à la maison ou encore dans le quartier où elle était nichée. J’étais donc encore au point de départ et étais persuadé que la réponse se trouvait soit dans la maison ou encore dans mes rêves. La première conclusion était plus facile à vérifier puisque mes parents demeurent encore dans la ville de mon enfance. Il était donc facile pour moi, lors de mon prochain voyage familial, prétexter une petite virée nostalgique en solitaire pour monter l’immense côte et me rendre à la maison. C’est d’ailleurs ce que je préparais, car retourner visiter la maison en rêve me paraissait dangereux et hasardeux avec l’histoire de ma fille. Mais je me devais de faire vite pour que les rêves de ma fille soient exempts des miens. Et de plus, j’espérais qu’ils ne commencent pas à venir déranger le sommeil de mon garçon de 4 ans.

J’ai donc décidé, conjointement avec mon épouse, de préparer un petit voyage pour rendre visite à mes deux parents. Ce qui les rendrait forts de bonne humeur ainsi que mes enfants. Mais tout au long de l’attente du départ, mes pensées étaient tournées vers ce rêve et vers ma fille qui l’avait partagé, bien malgré elle, avec moi. Nous sommes donc parties, une belle journée d’été, vers la ville de mon enfance. Voyage sans anicroche aucun qui s’est déroulé dans la joie et l'excitation de part et d’autre. L'excitation de revoir leurs grands-parents pour mes enfants et l’excitation de la confrontation entre la maison et moi pour qu'elle me révèle son message. Arrivé à la demeure de mes parents, subtilement, je me suis enquis des dernières nouvelles de ma vieille tante et de mon cousin qui, aux dernières nouvelles, demeurait seul dans la maison. Mon vieil oncle était parti de ce monde depuis fort longtemps déjà. Ma vieille tante demeurait toujours avec son nouveau compagnon et n’allait plus jamais dans sa vieille demeure. Elle souffrait de plus en plus de la vieillesse et, par bonté et amour, je me suis décidé à la laisser en dehors de cette histoire. Mon cousin ne vivait plus depuis presque cinq ans dans la maison. Il avait déménagé en ville, plus proche de son travail, et était présentement en voyage d’affaires à l’extérieur. Ce qui ne me dérangeait point puisque je ne voyais pas comment il aurait pu m’apporter assistance ou réponse dans ma recherche. J’avais donc le champ libre pour mettre mon plan à exécution et prétendre vouloir être seul quelques heures pour me retrouver dans mes souvenirs de jeunesse. Ce qui ne sema aucun doute dans l’esprit de tout le monde. Et c’est en fin d’après-midi que j’ai décidé de partir pour aller à la rencontre de la maison.

Le trajet pour me rendre à la maison est court, moins de 10 minutes en voiture, mais il m’a paru durer une éternité. Mon corps et mon esprit étaient assaillis de plusieurs sentiments. Mais de tous ses sentiments, la peur était celui qui dominait. Car je ne savais pas ce que j’allais découvrir ou même si j’allais découvrir quelque chose. Mais je me devais de trouver une réponse, car je n’étais plus la seule personne concernée par ce rêve maintenant. Bien vite, perdu dans pensées, je suis arrivé devant l’allée qui monte vers la maison. J’ai stationné ma voiture dans le petit espace devant la porte, juste à côté de l’immense roche et je suis sortis. Devant la porte, la maison me regardait, me scrutait. Comme si elle sentait ma présence. J’ai pris le petit sac de côtés où j’avais mis mon équipement de fortune pour cette expédition. Une lampe de poche avec une batterie supplémentaire. Une barre à clous pour ouvrir la porte si nécessaire. Un couteau pour le sentiment de sécurité. Un appareil photo pour les preuves, si preuves il y avaient. Et une photo de ma famille. J’étais prêt à enfin trouver la réponse.

Je me suis dirigé rapidement vers la porte, sans hésitation pour ne pas laisser le doute envahir mon esprit. La porte était bien entendu verrouillée. J’ai donc décidé de la forcer avec la barre et rapidement la porte céda devant la rigidité du fer de la barre. J’ai serré la barre dans mon sac, pris ma lampe de poche et le couteau et me dirigea au sous-sol, vers la chambre froide. Tout était comme dans mes souvenirs malgré la poussière et les marques d’abandon qui commençaient à être visibles. L’escalier qui menait au sous-sol était en face de la porte. Il n’était pas très grand, quelques marches seulement. Il se terminait sur un petit espace qui se séparait en trois. À gauche, une immense garde-robe. À droite, la salle d’eau et de lavage où était située une des portes de mon rêve. Et en avant, le salon du sous-sol qui dominait la pièce de long en large. Dans le milieu du salon, une porte en bois, capitonnée de faux cuir brun était encastrée dans le mur. C’était la porte de la chambre froide. Chambre où étaient entassés, autrefois, bouteilles de vin, cannages et victuailles. Lampe à la main, car il n’y avait plus aucune électricité dans la maison, je me suis approché de la porte. Avec hésitation, je l’ai ouverte pour y découvrir la pièce comme dans mes souvenirs, mais vides de tout contenu.

Petite pièce rectangulaire, plus large que profonde. Des tablettes vides étaient accrochées au mur de pierre. De vieilles caisses vides traînaient sur le sol. Une odeur de moisie et d’humidité était présente et a envahi mes narines laissant remonter à la surface des émotions et souvenirs. Et c’est là que je l’ai vu en vrai pour la première fois de ma vie. À droite de la chambre froide se dessinait une structure dans la pierre à la forme d’une porte. Un anneau y faisait référence comme poignée. Elle était en tout point identique à mon rêve, mais jamais je ne l’avais vue dans le monde réel. La porte dérobée était bien présente. J’ai parcouru les quelques pas qui me séparaient de la porte onirique et empoigné l’anneau pour le tirer vers moi, ce qui fit ouvrir la porte dans un bruit de grincement qui résonna encore et encore dans la maison vide. En arrière de la porte, un long corridor droit était façonné dans la pierre. Il se terminait par une porte en fer à demi ouverte. Je pouvais la voir de l’entrée. C'était la fameuse deuxième porte que je n’ai jamais franchie dans mon rêve. J’ai vérifié ma lampe et j’ai pénétré dans le corridor. Comme dans mes souvenirs oniriques, des moisissures parsemaient les murs et le sol. L’odeur était encore plus présente et l’humidité était pesante. Quelques minutes me suffisent à me rendre à la deuxième porte. Toute de fer, elle était entrouverte et laissait place à un nouveau corridor, qui tournait à gauche et qui se perdait dans les ténèbres de l'obscurité. J’étais rendu au plus loin de mes voyages en rêve. Jamais je n’avais mis les pieds dans ce corridor, mais si je voulais des réponses pour mettre fin à cette histoire, je me devais, maintenant, d’y pénétrer et de faire face à mes peurs.

Ainsi, j’ai passé la porte et j’ai commencé l’exploration du corridor. La présence de moisissures était plus grande. Des touffes d’herbes fendaient la pierre du sol. En plus de l’odeur d’humidité et de moisie, une de terre venait se joindre pour former un trio fort désagréable. Je me suis donc enfoncé dans ce corridor obscur qui semblait ne pas avoir de fin. À un moment, je me suis rendu compte que je voyais plus la lumière qui venait de l’autre côté de la porte. Pourtant, j’avais toujours marché en ligne droite et je n’avais pas fait assez long pour ne pas la distinguer. Paniqué, j’ai commencé à rebrousser chemin, mais la lumière n’a jamais réapparu. Il ne me restait que ma lampe pour éclairer les ténèbres de ce corridor. Comment était-ce possible? Pourquoi la porte n’était plus là. L’odeur commençait à me donner des haut-de-cœur et la sueur commençait à perler le long de mon cou et de sur mon visage. J’ai continué mon chemin pour rebrousser chemin, mais je ne voyais que des murs de pierre défiler à côté de moi. La peur commençait à me faire douter de ma raison. Où étais-je rendu? Redoublant d’efforts, j’ai accéléré le pas vers ce qui me sembla être le chemin de la sortie et j’ai glissé sur une pierre imbibée de terre et d’herbes. Ma lampe se brisa sous l’impact de ma chute et je me suis retrouvé dans le noir le plus complet. J’ai crié de toutes mes forces pour appeler à l’aide, mais la seule réponse que j’ai obtenue est l’écho de ma voix. Je me suis relevé, péniblement, et j’ai continué mon chemin en tenant les murs. Par trois fois j’ai glissé et par trois fois je suis tombé. Ma dernière chute fut très douloureuse, car ma tête heurta le mur et j’ai eu l’impression de perdre connaissance quelques instants. Et c’est à ce moment que j’ai entendu une voix, lointaine, qui me disait de revenir. Je me suis relevé, couru vers la direction de la voix qui devenait de plus en plus proche. Elle prononçait mon nom, mais j’étais incapable de la reconnaître. Après un certain temps, j’ai aperçu une lumière, sûrement celle de la porte et je m’y dirigeai. La lumière se fit de plus en plus forte au point d’en devenir aveuglante. La voix aussi devenait assourdissante. J’ai continué ma marche le plus longtemps que je pouvais, mais, en arrivant devant ce qui me semblait la sortie, je me suis évanoui devant cette lumière et cette voix intenable.

Je me suis réveillé sur le sol de la chambre froide, entouré de personnes aux silhouettes floues. Il m’a fallu quelques instants à mes yeux pour faire le point. Et il aurait été préférable pour moi qu’ils n'y arrivent pas. J’avais devant moi ma cousine qui tapait ses mains devant mon visage pour me réveiller. J’ai aussi aperçu mon cousin qui, frénétiquement, me brassait le bras dans l’espoir de me réveiller. La chambre froide était remplie de bouteilles de vin, de caisses, de cannes et de nourriture. Complètement désorienté, j’essayais de comprendre ce que ma cousine et mon cousin me criaient. Et j’ai cru comprendre que j’étais tombé en me cognant la tête durement sur le sol. Mais je n'en avais aucun souvenir. Les seuls souvenirs qui prenaient place dans ma tête étaient ceux de ma famille, de ma fille et de mon garçon et de ma conjointe. La peur et l'incompréhension dominaient mon esprit et j’ai sombré de nouveau dans l’inconscience. Le reste est comme un rêve. Une brume a pris place dans ma tête et j’ai de la difficulté à me souvenir. Tout ce que je sais, c’est que du fond de ma cellule capitonnée, dans ce corps d’enfant qui fut le mien jadis et dans une époque qui n'est la mienne que de corps, mais pas d'esprit, j’essaie depuis ce temps de retrouver ma famille dans mes rêves, mais j’ai bien peur que jamais je ne vais réussir.

mardi 25 février 2020

Soon, anticipation prospective de notre avenir.



La prospective permet d’élaborer des scénarios futurs avec les données actuelles. L’anticipation est une vision réaliste du futur. Quand deux auteurs fusionnent les deux pour en faire une histoire de science-fiction, ça donne Soon. Une BD qui prend des airs de documentaire, de vision d’avenir, de fiction, mais surtout des airs d'humanisme et d’espoir. Car le futur ne peut pas toujours être sombre et sans issue. 


Une histoire dense, complexe mais humaine.


L’histoire de Soon, pensée par les auteurs Thomas Cadène et Benjamin Adam, est dense, d’une complexité qui demande plusieurs lectures pour en saisir toute sa profondeur. Nous sommes plongés en 2151, une série de catastrophes a secoué l’humanité et l’a amenée au bord de l'extinction. La population mondiale a été divisée par dix et pour sa propre survie, les survivants ont dû revoir leur façon de faire et créer une nouvelle forme de société. Le monde est divisé en sept villes qui sont liées par un contrat social qui doit être respecté pour le bien-être de l’humanité. Le reste de la planète est laissé à la nature et aucun humain n’est toléré. Dans cette nouvelle société, une nouvelle mission d’exploration spatiale, Soon 2, est en préparation et le voyage sera sans retour possible. C’est dans ce contexte que nous rencontrons les deux personnages principaux. Simone, qui prend part à Soon 2 et son fils, Youri, qui n’arrive pas à comprendre les motivations de sa mère. Les deux partiront ensemble dans un dernier road trip, entre mère et fils, pour se retrouver, parler et se comprendre. Tout ça dans une société en mutation.


Une vision alarmiste mais remplie d’espoir. 


Les deux auteurs nous présentent une vision alarmiste du futur de l’humanité. Leur anticipation est très proche d’une prospective de notre avenir. Soon, est divisé entre le road trip parental et les parties plus axées sur l’histoire de style très documentaire. Ces parties viennent enrichir le road trip et permettent aux lecteurs et lectrices de comprendre les paroles tenues par Simone qui essaie d’expliquer à son fils le pourquoi de son voyage spatial. La vision des deux auteurs est sombre. L’humanité dans Soon sera confrontée à des changements climatiques extrêmes. Des catastrophes naturelles viendront détruire une grande partie de la population. Guerre, famine, épidémie viendront compléter le tableau très noir d’un futur potentiel. Mais les auteurs montrent aussi comment les survivants se sont regroupés et ont fait face à la situation. Comment ils ont décidé de reconstruire la société en harmonie avec la terre. Et c’est là une des différences majeures entre ce récit d’anticipation et les autres, l’espoir! L’espoir de rédemption d’une humanité qui a su se renouveler, survivre malgré tous ses défauts. 


Se parler, s’écouter et se comprendre.


Soon c’est aussi, et c’est le plus important selon moi, une magnifique leçon de communication entre nous! Le road trip que réalise Simone avec son fils Youri est le centre de l’histoire. Tout le reste gravite autour de cette relation qui n’est pas au beau fixe. Dans une société en reconstruction. Imparfaite dans sa nouveauté. Qui a encore tant besoin d’attentions et de ressources, il est difficile de comprendre pour une partie de la population pourquoi ce voyage spatial, Soon 2, est si important? Pourquoi dépenser autant d’argent et de ressources pour envoyer des gens dans l’espace? C’est aussi un peu ce que se demande Youri mais avant tout, c’est le départ sans retour possible de sa mère qui le bouleverse. Il le prend comme un abandon et le vit très mal. Simone, elle, utilisera ce voyage comme ultime tentative d’explication de ses raisons et de réconciliation avec son fils avant son grand voyage. C’est d’une richesse émotive sublime. Cette relation est si bien amenée, si bien développée, si réelle qu’elle m’a donné des frissons. Difficile de choisir un camp tant les deux visions sont cohérentes et viennent réveiller en nous ce dilemme entre la raison et l’émotion. Ce road trip sera vécu différemment par les deux et les auteurs s’en servent aussi pour nous présenter leur société du futur, le comment les gens y vivent et leur revendication en tant qu’humain. Un tour de force par les auteurs pour amalgamer leur fiction, leur documentaire, leur vision, leur émotion. Grandiose! 


Un dessin et une coloration fusionnelle.


Benjamin Adam au dessin et à la couleur fait de Soon une fusion parfaite entre l’histoire et le visuel. Ici, l’artiste sépare son travail. Dans la partie plus documentaire, le dessinateur y va avec un dessin minimaliste, un découpage original qui fait flotter les informations dans une mer bichrome verte et blanche sous un fond noir. Dans les parties du road trip de Simone et Youri, Adam joue avec des traits très épurés avec un décor simple qui laisse toute la place aux personnages. Il nous donne pour ce voyage des couleurs bichromes parfois sombres, parfois claires avec un jeu d’ombre et de lumière qui vient rajouter une profondeur à son dessin. C’est d’une efficacité sans failles et malgré ce côté minimaliste, le dessin de Benjamin Adam permet à Soon de se démarquer graphiquement dans l’univers de la SF ou sont présents de grandes réalisations artistiques. 


Une BD actuelle qui fait réfléchir.

Grande vision d’anticipation prospective, Soon de Thomas Cadène et Benjamin Adam vient compléter la collection Vision du futur chez Dargaud de brillante façon. Une histoire qui nous propose une humanité fragilisée mais survivante. Une histoire qui nous propose le dialogue entre une mère et son fils pour essayer de se comprendre. Une histoire qui démontre que l’homme est capable du pire mais aussi du meilleur quand il décide de se parler, de s’écouter et de se comprendre. Une histoire de tête dans les étoiles car l’homme a toujours eu la tête dans les étoiles et ce désir d’exploration. Mais, l’espoir de l’humanité n’est-elle pas dans les étoiles? Qui sait!


Soon m'a été fourni en service de presse par La Boîte de diffusion.

Pour feuilleter l'album c'est ici :
Soon, Dargaud.

L'image est la propriété de Dargaud.

samedi 15 septembre 2018

Ready Player One, un grand film adapté d'un grand roman.



En adaptant Ready Player One, le roman culte d'Ernest Cline, Spielberg signe son grand retour à la SF. Pour faire une bonne adaptation, à mes yeux, il faut préserver la philosophie et le message de l'oeuvre d'origine tout en mettant sa touche personnelle pour l'enrichir. Ici, nous sommes indéniablement devant une grande adaptation. Zak Penn et Ernest Cline ont su prendre le roman et le simplifier tout en gardant son essence et son originalité. Les ajouts et changements effectués fonctionnent très bien et rendent cette histoire très cinématographique. Les personnages sont, bien entendu, moins développés que dans le roman, mais jamais pour ne pas croire en eux. Ils sont attachants, dynamiques, complexes et surtout comme nous!

Ready Player One c'est avant tout une belle histoire d'amour avec un fond d'anticipation, d'avertissement sur la technologie à venir mais surtout, sur la réalité. Aussi dure qu'elle peut l'être, elle reste la seule qui peut vous donner ce que vous recherchez. Il y a dans cette histoire un petit quelque chose qui vient nous chercher, nous allume, qui nous chamboule. Au-delà des références nombreuses aux années 80, qui sont de plus en plus à la mode, ce roman parle à une génération qui s'est souvent sentie seule. Cette génération de geeks, ceux qui mangent seuls à la cafétéria, qui se regroupent dans des sous-sols obscurs pour jouer à des jeux immersifs pour échapper à la réalité, qui se font regarder comme des étrangers quand ils portent un chandail de Spider-Man pour leur bal de finissants. Une génération perdue, avec la tête dans l'espace, qui a été portée par Star Wars, Philip K. Dick, Dune, Akira et j'en passe. Cette génération dont je fais partie.

Spielberg en fait la pierre angulaire de son nouveau film. Ce sont eux qui sont les héros, qui sont les sauveurs. Eux que le riche et talentueux créateur de jeux James D. Halliday a choisis comme futurs successeurs de sa fortune, mais surtout de son OASIS. Car l'OASIS est devenu la nouvelle réalité. Créée à la base comme un jeu, elle s'est imposée comme réalité pour contrer celle qui prend place en 2045 et qui n'est pas joyeuse du tout! On y va à l'école, on y travaille mais surtout, on peut devenir n'importe qui, n'importe quoi et on peut faire ce qu'on veut. Qui ne rêve pas de ça! Halliday, avant sa mort, a créé une course à l'oeuf de Pâques. Son dernier jeu, sera le plus important de sa carrière mais aussi, le plus important de l'histoire. Trois clés, trois indices, pour trouver cet oeuf et prendre le contrôle de l'OASIS. Voilà donc la quête qui est à la base de cette histoire.

En fait, ce n'est que la surface de l'histoire. En profondeur, on y voit un questionnement sur notre futur. Un questionnement sur pourquoi nous fuyons notre réalité au lieu de faire face à nos problèmes. Ici, la société a abandonné. Elle ne fait plus d'efforts pour faire avancer l'humanité et résoudre les graves problèmes auxquels elle fait face. Les gens préfèrent fuir la vraie vie dans cet espace virtuel. Nous sommes clairement dans ce cheminement et je vais probablement voir ça de mon vivant, pour le meilleur et pour le pire. Spielberg nous le démontre avec une justesse et un dynamisme incroyables. Avec une réalisation sans failles, il nous montre les deux réalités de brillante façon. Il est lui-même une référence des années 80 mais jamais dans son film il ne se met en évidence, sauf une fois. Ce qui est tout à son honneur en sachant que le roman est bourré de références à ce grand réalisateur et qu'il est l'idole de l'auteur. Il y a des scènes dans ce film qui sont passées immédiatement à l'histoire dès leur première diffusion!

Plusieurs personnes m'ont demandé pourquoi ce livre, et ce film maintenant, m'ont autant touché. Sans rentrer dans les détails, disons que je suis un peu comme Halliday. Je n'ai pas son talent, son intelligence, mais comme lui, j'ai eu de la difficulté à entrer en contact avec les gens à une certaine époque. Comme lui j'ai fui cette réalité et j'ai plongé dans les jeux de rôle ou j'ai pu faire et devenir ce que je voulais. Mais moi, j'ai eu la chance de rencontrer des gens qui m'ont fait comprendre qu'aussi terrifiante et pénible que soit la réalité, c'est aussi le seul endroit où l'on puisse trouver le véritable bonheur, car la réalité est réelle. Et le bonheur est souvent proche de nous, il suffit de regarder pour le trouver.

Un grand roman pour un grand film.

mardi 11 septembre 2018

Ready Player One, le livre de la génération X



Quand j'étais petit, il y a fort longtemps, je voulais être astronaute. J'ai vite compris que je n'avais ni le talent, ni l'intelligence pour aller dans l'espace! J'ai également toujours voulu écrire, mais là encore, la vie ne pas pourvu de cette habileté. En fait, je ne suis pas venu au monde avec un talent particulier mais bien avec plusieurs que j'ai développé tout au long de ma vie. Je n'étais pas prédestiné à devenir technicien en documentation, mais j'ai vite compris que les livres allaient me donner les outils nécessaires pour faire de mes petits talents la base de ma carrière!

Je suis un enfant des années 80, un pur produit de la génération X. J'ai vécu ces années avec passion et évermeillement. J'en suis encore amoureux d'ailleurs! Amoureux de la musique, des films, des jeux, bref de tout. Ces années qui ont vu l'explosion de la technologie sont, à mon avis, les racines de la culture geek. Aujourd'hui, plus que jamais, les années 80 sont présentes dans les films, les jeux, les séries, les romans, les BD et j'en passe. Les jeunes d'aujourd'hui s'intéressent de plus en plus à ces années bénies.

En 2011, un type, comme moi, à publié un livre du nom de . Deux ans plus tard, soit en 2013, le livre fût traduit en français. J'avais entendu parler de ce livre. La critique en disait le plus grand bien. On parlait d'un livre culte, d'un hommage grandiose aux années 80. Un livre précurseur qui parlait de la réalité virtuelle comme aucun n'en avait parlé avant. On le qualifia de Saint Graal de la culture geek! Vous pouvez deviner que j'avais hâte de pouvoir mettre la main dessus pour le lire! C'est arrivé en mars 2013. Le 10 pour être précis, je m'en rappelle très bien. Le 11, j'avais dévoré les 407 pages du livre et j'étais sous le choc! Le choc d'avoir un livre qui définit si bien ce qu'est la culture geek. Le choc d'un livre qui a été écrit par un type comme moi, qui a vécu les mêmes années que moi et qui les aime comme moi. Le choc de m'avoir senti tellement absorbé que j'ai eu l'impression que l'auteur était venu jouer dans mes souvenirs d'enfance!

Ernest Cline a écrit le livre d'une génération, ma génération! C'est un condensé de références aux années 80 mit dans un contexte dystopique et futuriste qui démontre précisément ce qu'est une partie de la culture geek d'aujourd'hui. Une culture qui se sert du passé tout en se tournant vers les technologies de demain. L'histoire tourne autour d'un génial créateur de jeu qui, avec l'aide de son meilleur ami, a créé un système de jeu dans un monde virtuel, l'OASIS. Un monde qui permet à l'humanité de s'échapper de la triste réalité pour se plonger dans un univers virtuel où tout est permis. Ce créateur, asociale, seul et troublé, meurt au tout début de l'histoire. Sans héritier, il laisse son immense fortune à celui qui pourra trouver un œuf de Pâques caché dans l'OASIS. Pour ce faire, il laisse un indice pour trouver trois clés qui pourront ouvrir trois portails qui mèneront à l'oeuf! Ce personnage, qui lui aussi est un enfant des années 80, développa une immense nostalgie pour ces années et son dernier jeu, celui pour trouver l'oeuf, sera teinté de cette nostalgie. Tout y passe, jeux, films, musique, séries télévisées, jouets, etc.

Tous les utilisateurs de l'OASIS vont devenir joueur mais certains, les plus crinqués, vont devenir de vrai geek des années 80! Ils vont étudier tout ce que le créateur a fait, a joué, a développé, a écouté, a lu lors de sa jeunesse pour essayer de trouver l'oeuf. Chaque chapitre est comme un niveau et plus le niveau monte, plus la course à l'oeuf devient intense. La réalité et le virtuel vont se mélanger et leurs frontières seront de plus en plus reliées. Les joueurs, seront portés à réaliser plusieurs épreuves pour trouver les indices vers l'oeuf et la fortune. Science-fiction, fantasy, horreur, amour, suspense, tous les styles sont présents dans ce roman. Chaque personnage est bien développé et le lecteur peut facilement se retrouver un peu dans chacun! L'auteur décrit très bien les mondes, tant réel que virtuel.

Je n'ai jamais été capable d'écrire, j'en ai pas le talent comme je le disais plus haut, mais ce livre, j'aurais aimé l'écrire! J'aurais aimé l'écrire parce que c'est une partie de moi qui s'y trouve. C'est une partie de ma personnalité qui est dedans. C'est mes souvenirs qui y sont décrits. Bien que je connaisse aucunement l'auteur et que les chances de le rencontrer un jour sont pratiquement inexistantes, j'ai l'impression qu'il est mon ami, mon compagnon de jeux. Lui est le mage, moi je suis le guerrier!

Alors, quand vous irez chercher ce livre à votre librairie ou votre bibliothèque, je sais que vous allez le faire, et que vous commencerez à le lire, trois mots seront à jamais inscrits dans vos souvenirs, Ready Player One?

samedi 8 septembre 2018

Moment de lecture nostalgique : Durango



Salut les Crinqués, un autre moment de lecture nostalgique avec Paper Man!

Encore dans les années 90! Que voulez-vous, c'est ma grosse période de BD! Cette fois, c'est un cadeau de mon frère. Une BD de Yves Swolfs , Les chiens meurent en hiver, tome 1 de Durango!

J'aimais déjà les films Western, je connaissais un peu Blueberry mais pas tant. J'étais plus en amour avec Moebius que Giraud! Je lisais bien entendu du Lucky Luke mais là, avec Durango, je suis rentré dans un autre univers!

Une série qui rend hommage aux westerns spaghetti de façon magistrale! Le pacificateur, un type qui ne tue que par légitime défense! Un pourfendeur, mercenaire, taciturne qui exécute et donne la mort par centaines dans la série! Un homme qui a une carapace très dure mais qui n'est pas sans humanité. Un voyage dans le Far West extraordinaire.

Le dessin de Swolfs, wow! Réaliste, de grande précision au niveau des petits détails, du grand art. Au-delà de son immense talent de dessinateur, Swolfs est aussi un scénariste extrêmement doué qui développe ses histoires de façon cohérente et juste. Dans le cas de Durango, la précision des armes, lieux historiques, costumes, moyens de transport est parfaite! Un immense travail de recherche.

Il y plusieurs scènes cultes de la BD dans Durango. Lorsque qu'il perd sa main droite. L'achat de son Mauser C96. La scène de combat ou les malfaiteurs lui demandent de mettre sa main droite sur le bar et qu'il les dégomme de sa main gauche avec son Mauser! Que de souvenirs!

J'ai, par la suite, lu toute l'oeuvre de Swolfs. Je retiens la série Le Prince de la nuit qui est l'une des plus belles histoires de vampires de la BD. Encore une fois, le scénario, tellement bien ficelé, appuyé par la puissance de son dessin en font une série culte à mon avis.

Durango, 17 tomes chez plusieurs éditeurs.
Le Prince de la nuit, 7 tomes chez Glénat.

À lire, relire ou à découvrir!



dimanche 2 septembre 2018

Rogue One, un film pour Paper Man!


Voilà, j’ai entendu quelques jours pour vous partager mes impressions sur Rogue One : Une histoire de Star Wars.

J’avais grand espoir pour ce film. Je l'ai attendu toute l’année, en fait, je crois que je l’ai attendu toute ma vie!

En 77, j’avais 2 ans. Star Wars : le nouvel espoir, je ne l’ai pas vu au cinéma. Je l’ai vu plus tard comme beaucoup d’entre nous. Ce fut une révélation! J’ai compris que pour le reste de ma vie, j’aimerais la science-fiction et le space opera! Ce film, a changé ma vie à jamais. Bien entendu, je l’ai regardé avec mes yeux d’enfants, avec la magie du cerveau d’un jeune garçon qui était un geek en devenir. Aujourd’hui, les films, je les regarde avec mes yeux d’adulte qui sont quelquefois trop critiques et emmerdants! Comme j’aimerais ravoir cette lueur de magie dans mes yeux comme dans ceux de ma fille quand je vais au cinéma avec elle!

Bref, ce film était pour moi, le plus important depuis la sortie des épisodes 1,2 et 3. Star Wars, c’est une grosse partie de ma vie d’adulte. J’ai été maître de jeu et joueur à pratiquement toutes les versions du jeu de rôle! Des parties, j’en ai fait des centaines. Des guerres, des batailles, des actes héroïques, j’en ai vu faire par mes joueurs et j’en ai fait aussi comme joueur. Quand ce film est arrivé, je savais que j’allais retrouver le côté RPG que j’ai tant connu au fil des années. Je suis donc arrivé au cinéma avec espoir de voir un film de Star Wars qui me parlerait, qui serait fait pour moi!

En commençant le visionnement, nous savons que Rogue One serait différent. Pas la même introduction, un retour sur le passé du personnage principal et une mise en contexte assez rapide sur l’état du monde où l’histoire se déroule. C’est la guerre! La guerre sale, qui laisse dans son sillage des morts, des blessés, des veufs, des veuves, des orphelins. La guerre qui ne laisse que peu de place à l’espoir. Ce mot, il revient souvent dans ce film, car tout tourne autour de l’espoir. L’espoir de revoir ses parents, l’espoir de voir le mal éradiquer. L’espoir d’un sacrifice qui ne sera pas vain. Le sacrifice des vies, des idéaux et des valeurs. C’est ce que les personnages vivent tout au long de cette histoire grandiose qui comporte peu de temps morts.

Le scénario est béton pour un scénario de space opera. Car, il ne faut jamais oublier qu’avant tout, c’est un space opera qui répond au standard de ce style. C’est haletant, centré sur les personnages et leur acte. C’est un combat entre le bien et mal, entre un empire et une rébellion. Bref, c’est une superbe histoire de guerre intergalactique dans l’univers de Star Wars.

Le distribution est super bien. Forest Whitaker nous offre un Saw Gerrera amoché, tant physiquement que psychologiquement. Un personnage fort de Clone War qui est très bien amené et exploité. Il fera un retour dans Rebel pour notre grand plaisir. Malgré sa faible présence, il est très important à l’avancement de l’histoire.

Felecity Jones nous offre une vraie rebelle en Jyn Erso. C’est la représentation parfaite de ce qu’est la rébellion. Des gens ordinaires qui sont placés dans des situations extraordinaires et qui n’ont pas le choix d’agir. Des personnes qui ont souvent tout perdu et qui font la différence avec leur acte et cela au détriment de leur propre vie. Une femme forte, une leader qui est remarquablement inspirante.

Diego Lune en capitaine Cassian Andor vient supporter Jyn en montrant le côté sombre que la guerre peut avoir sur les gens ordinaires. C’est réellement un personnage fort qui représente les soldats de la rébellion.

Ben Meldelshon en directeur Orson Krennic c’est l’Empire avec un grand E! Méprisant, ambitieux et prêt à tout pour la réalisation de ses rêves!

Quel bel hommage à Peter Cushing qui nous revient en image de synthèse pour nous rappeler à quel point cet acteur a marqué une génération avec son Tarkin malgré une présence très courte. Tarkin est malicieux, mauvais, dangereux, bref, il représente le mal à l’état brut. Vador est méchant, mais il a le côté obscur avec lui. Tarkin, c’est brut, c’est inné, c’est viscéral. Une présence, une aura malsaine qui crève l’écran!

Parlons-en de Vador, l’ombre de l’Empereur qui représente la Force et surtout le côté obscur de la Force. Sa présence ressert l’histoire autour de l’Empereur. Elle fait grandement avancer l’histoire et fait le pont de façon magistral avec l’épisode 4. Son entrée dans le vaisseau de la rébellion sera une scène qui passera à l’histoire! Du grand Vador!

Visuellement grandioses, les effets spéciaux sont à la hauteur de la réputation de Star Wars. Des costumes qui sont parfaitement représentatifs de Star Wars. Des vaisseaux magnifiques, des planètes exotiques et superbement belles! Des batailles tant terrestres que spatiales qui sont à couper le souffle!

Ce film, je l’ai regardé avec des yeux de joueur! Partout je voyais les points de Force dépensés! Je voyais les joueurs utiliser leur point de compétence! Je voyais la subtile présence de la Force qui aide les personnages et le côté obscur qui est omniprésent pour tenter les personnages dans leur choix difficile!

Rogue One pour moi, est-ce qui se rapproche le plus de ma conception de l’univers de Star Wars. Cet univers dans lequel je me suis plongé tant de fois! C’est pourquoi, pour moi, il est le meilleur Star Wars!

samedi 1 septembre 2018

Pourquoi j'aime les nouveaux Star Wars?

J'ai longtemps hésité à écrire cet article. Ne me demandez pas la raison, j'en serais incapable d'y répondre. Peut-être que je ne voyais pas l'utilité et que quelque chose a changé. Peut-être qu'une toute petite étincelle est venue rallumer les braises de ma passion pour Star Wars. Bref, j'en sais rien mais j'ai décidé de me lancer!
Quand l'épisode IV est sorti, je n'avais que 2 ans. J'ai donc connu les films beaucoup plus tard dans ma vie. Je dirais vers 7 ou 8 ans environ. Bien entendu qu'étant le public cible, j'ai complètement été subjugué par cette histoire spatiale qui m'a permis de rêver à l'espace. J'ai réellement connu Star Wars en 1996, quand je me suis procuré la deuxième édition du jeu de rôle publié chez Jeux Descartes. C'est à partir de cet instant que j'ai compris l'immense étendu de l'univers créé par Lucas. C'est à partir de ce moment précis que je me suis plongé dans l'étude approfondie de cet univers. Et, du matériel à étudier, il en avait! BD, romans, jeux, etc. C'est aussi à partir de cette année que j'ai connu mon ami qui partageait ma passion. J'ai énormément appris sur Star Wars à son contact. J'ai appris premièrement que je n'étais pas le seul "crinqué" à rêver, parler et penser Star Wars. Deuxièmement, j'ai appris à être un meilleur maître de jeu. C'est en regardant d'autres maîtres, en étudiant leur méthode et en leur parlant que nous devenons meilleurs. Et finalement, j'ai appris qu'une passion commune soude à jamais les amitiés. J'ai donc développé, au fils de nombreuses années, une compétence que je peux décrire comme professionnelle sur l'univers de Star Wars. Ce qui fait de moi, un geek qui pense détenir la vérité selon certain! (ça c'est personnel, juste pour moi!)
Star Wars a toujours prit une place importante dans ma vie. Il a teinté toute ma vie de jeune adulte et continu de le faire mais dans une moins forte intensité en vieillissant. Quand je regarde un film de Star Wars, je ne le regarde pas en tant que film mais bien en tant qu'une partie d'un univers vaste et développé. Quand je vois un Jedi utiliser la Force, je vois les pouvoirs dérouler dans ma mémoire pour identifier lequel il utilise. Quand je vois une bataille spatiale, je vois les statistiques des vaisseaux, les échelles, les pilotes, les manoeuvres, les tactiques. Quand je vois Luke faire exploser la première Étoile de la Mort, je vois un acte héroïque presque impossible à effectuer. Je vois Star Wars et non un simple film.
On reproche à Lucas d'avoir créer les épisodes I, II, et III de la mauvaise façon. D'avoir raté le retour de Star Wars au cinéma. Je n'ai jamais été d'accord avec cette affirmation. Ces épisodes démontrent très bien la vision étendue que Lucas avait pour son univers. Les ramifications de l'histoire sont incroyables et d'une rare richesse. Ils ne sont pas parfaits, loin de là mais ils ont collé les morceaux ensemble pour répondre à diverses questions laissées sans réponses mais en posent d'autres qui elles aussi demandent encore des réponses! Il a bien réussi son histoire mais a quelque peut raté son visuel mais ça c'est une autre histoire.
Quand Lucas a décidé de vendre Star Wars à Disney, j'ai eu un pincement au coeur. J'avais l'impression qu'une partie de moi était trahie par son père et laissé à l'abandon. Les craintes d'un changement majeur étaient bien présentes en moi. Je me suis laissé envahir par le côté Obscur! Quand l'épisode VII est sorti, j'ai tout de suite compris que Disney venait de me dire merci pour mes nombreuses années de service. En m'offrant un bel hommage au travail magistral de Lucas, il on mit en place de nouveaux héros, une mythologie renouvelée pour une nouvelle génération. Car, il ne faut jamais oublier que la clientèle cible de Star Wars ce n'est pas moi mais bien les jeunes enfants qui se sont tout de suite approprié les nouveaux héros. Combien de jeunes filles j'ai vu déguisé en Rey et de jeunes garçons en Kylo, beaucoup! Tout en gardant leurs fans les plus durs et vieux avec le développement des anciens personnages, Disney a su développer une nouvelle histoire autour de nouveaux personnages des plus intéressants qui respectent l'idée d'origine de Lucas.
Maintenant, il y a dans l'air une sorte de mode de détester Disney. De penser qu'il vont détruire tout sur leur passage. Qu'ils ont tué l'essence même de Star Wars. Qu'ils ont commercialisé la nouvelle trilogie. J'essaie très fortement de comprendre cette haine et j'en suis incapable. Disney n'a pas commercialisé Star Wars, Lucas l'a créé dans cette optique. Il suffit de lire un peu pour savoir qu'il savait très bien ce qu'il faisait en demandant la gestion des produits dérivés! Un visionnaire ce Lucas. Disney n'a pas infantilisé Star Wars. Comme je le dis plus haut, Star Wars a été créé pour les enfants! Cela a été et ça demeure toujours leur clientèle cible. Donc, il y a certaines personnes qui devraient revoir les premiers épisodes pour en prendre connaissance. Le nouvel épisode sorti la semaine dernière diffère énormément de son prédécesseur. Il est beaucoup plus relié avec le nouvel univers étendu créé par les scénaristes et auteurs qui le développe tant en BD qu'en romans. Il solidifie les relations entre les personnages et leur développement. Il fait le deuil de certains personnages pour tranquillement couper les ponts avec les vieux héros et donner toute la scène aux nouveaux. Il fait place à de nouveaux questionnements, de nouvelles hypothèses, à l'évolution de la conception de la Force. Il attise le feu des vieux fans et allume celui des nouveaux. Il fait la transition parfaite entre les générations.
Les nouveaux Star Wars ne sont pas écrits pour moi. Ils ne sont pas pensés pour moi. Ils ne sont pas créés pour me plaire. Ils le sont pour mes enfants! Mais, je peux en profiter quand même!
Pourquoi j'aime les nouveaux Star Wars? Parce qu'ils vont permette à une nouvelle génération de vivre ce que nous avons vécu, la magie de Star Wars.